Crypto-escroquerie. La cryptomonnaie est un secteur en plein essor et comme toute activité en développement, elle attire les escrocs en tout genre. Les risques concernent toutes les catégories sociales, mais les personnes âgées, souvent moins averties sur les risques numériques, font partie des cibles privilégiées. C’est la raison pour laquelle il faut redoubler de vigilance face aux sollicitations douteuses, car même un simple appel téléphonique peut se solder par la perte de 40 000 € ! Retour sur cette histoire racontée par la presse régionale.
- Un septuagénaire dans le Gard a été victime d’une arnaque en cryptomonnaie, perdant plus de 40 000 euros après avoir été manipulé par des escrocs.
- Deux personnes ont été jugées pour leur rôle dans cette escroquerie complexe, révélant les dangers et la sophistication des fraudes numériques ciblant les personnes vulnérables.
Cryptomonnaie : attention aux arnaques
Les escroqueries numériques sont devenues un véritable fléau. Et l’essor des cryptomonnaies n’a fait qu’amplifier le problème car les arnaqueurs ont bien compris que ce secteur était une mine d’or à exploiter. Et ils ne se privent pas de le faire.
Les méthodes sont variées et généralement très élaborées et quand certaines escroqueries visent à vous soutirer directement de l’argent, comme les classiques phishing ou les faux investissements, d’autres, plus insidieuses, cherchent à prendre le contrôle de vos comptes en ligne pour siphonner vos fonds.
Et c’est exactement ce qu’a vécu cet homme de 78 ans, habitant du Gard, qui a perdu plus de 40 000 € dans une arnaque sur fond de cryptomonnaie. Retour sur les faits.
Le 25 octobre 2023, un homme de 78 ans se présente à la gendarmerie de Marguerittes pour porter plainte, nous raconte le Réveil du midi. Attiré par des publicités sur la cryptomonnaie, il a communiqué ses identifiants bancaires à un interlocuteur rencontré par téléphone. Au fil des semaines, il perdra ainsi plus de 40 000 euros, transférés sur des comptes en France, au Luxembourg et en Angleterre.

Un septuagénaire se fait escroquer 40 000 € dans le Gard
Deux prévenus comparaissaient récemment devant le tribunal pour leur rôle dans cette vaste escroquerie : un professeur et un boulanger. Tous deux affirment avoir été eux-mêmes victimes d’un système complexe, mais le parquet, lui, parle d’« escrocs escroqués ».
Selon l’enquête, la victime a répondu à une annonce en ligne, rempli un formulaire, puis acheté des « cartes Bitcoin » auprès d’une société étrangère. Incapable de les configurer, il accepte l’aide téléphonique d’inconnus, mais entre-temps, les cartes disparaissent. Pour le « rassurer », les escrocs créditent brièvement son compte de 6 000 euros… avant de le vider intégralement. Bilan : plus de 40 000 euros envolés.
L’un des prévenus raconte une histoire similaire : conseillé par un proche actif dans la cryptomonnaie, il commence à investir en ligne, verse régulièrement de l’argent et récupère à deux reprises des sommes (500 puis 1 000 euros). Confiant, il accepte ensuite de servir d’intermédiaire pour un autre client, ouvrant son compte à des virements suspects. Il finira par perdre 30 000 euros et avoir acheté une vingtaine de ces fameuses « cartes Bitcoin » en six mois.
L’autre prévenu aurait, quant à lui, accepté d’agir comme courtier, en échange d’une commission de 4 % sur chaque somme transitant par son compte. Absent à l’audience, son avocate a reconnu les faits en son nom.

Un procès qui met en lumière les failles du système
Le procureur de la République a cependant recentré les débats pour tordre le cou aux idées reçues ( et on l’en remercie ! ) :
« On se focalise sur le côté compliqué de la cryptomonnaie. Mais il s’agit ici d’une escroquerie pure. On n’a jamais vu de cryptomonnaie. »
Procureur à propos de l’affaire – Source : Le réveil du midi
Le mode opératoire visait, selon lui, des « personnes vulnérables, peu familières avec les outils numériques mais aussi naïves et obéissantes ». Si les deux prévenus ont eux-mêmes été manipulés, ils ont eu une intervention active dans l’arnaque. Le ministère public a requis quatre mois de prison avec sursis et 1 500 euros d’amende pour chacun, afin de leur faire prendre conscience de l’existence de victimes.
Les avocats de la défense ont dénoncé un système bien ficelé, monté par de véritables professionnels de l’arnaque. L’avocate du boulanger a souligné les intimidations subies par son client et le caractère peu clair des démarches qu’il pensait légitimes. Il sera finalement relaxé.
En revanche, le professeur est reconnu coupable de complicité d’escroquerie. Il écope de trois mois de prison avec sursis et 1 500 euros d’amende.
Cette affaire met en lumière la complexité des arnaques à la cryptomonnaie et la difficulté pour les victimes de se défendre. Elle rappelle également l’importance de la vigilance face aux sollicitations en ligne, surtout lorsqu’il s’agit d’investissements financiers. N’hésitez pas à faire passer le message à vos proches, à vos parents, à vos grands-parents ou à toute personne de votre entourage.

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