Crypto is politic. Les Philippines ont décidé de miser sur la technologie pour lutter contre la corruption. Après des manifestations massives dénonçant des malversations dans des projets de contrôle des inondations, le gouvernement a lancé Integrity Chain, un système basé sur la blockchain pour assurer la transparence des dépenses publiques. Une idée évoquée par Vitalik Buterin récemment et qui trouve donc une application concrète et prometteuse.
- Les Philippines ont lancé Integrity Chain, un système basé sur la blockchain pour lutter contre la corruption dans les dépenses publiques.
- Ce projet ambitieux utilise Polygon pour assurer la transparence des projets du Département des Travaux Publics et des Autoroutes.
Lutte contre la corruption : les Philippines font appel à la blockchain…
Les Philippines viennent donc d’annoncer le lancement d’un système de transparence basé sur la blockchain pour son Département des Travaux Publics et des Autoroutes (DPWH) après des manifestations massives contre la corruption présumée dans des projets de contrôle des inondations. C’est le média local spécialisé dans les cryptos, BitPinas, qui a couvert la conférence de presse de lancement et qui nous détaille le projet.
Integrity Chain, développé par BayaniChain Ventures, vise à enregistrer les contrats du DPWH et les étapes des projets sur « un grand livre infalsifiable ». L’objectif est de transformer « les dossiers gouvernementaux en actifs publics numériques immuables, vérifiables et validés ouvertement », selon Paul Soliman, PDG de BayaniChain.
Ce système pourrait protéger l’ensemble du budget annuel des Philippines, estimé à environ 98 milliards de dollars. Il s’inscrit dans une démarche plus large visant à « remodeler la responsabilité dans chaque département et chaque peso dépensé ».
Integrity Chain utilise Polygon, une solution de mise à l’échelle compatible avec Ethereum, pour gérer les données, l’encryptage et la validation. Les enregistrements sont horodatés et ancrés sur cette blockchain avant d’être vérifiés par des validateurs indépendants, y compris des organisations civiques, des ONG, des universités et des groupes médiatiques.

… pour restaurer la confiance du public dans le personnel politique
Le déploiement d’Integrity Chain fait suite à des manifestations qui ont rassemblé plus 100 000 personnes le 21 septembre (selon certaines sources), marquant le 53ᵉ anniversaire de la loi martiale déclarée par l’ancien président Ferdinand Marcos Sr. Les manifestants ont exigé des comptes après des révélations sur des contrats surfacturés, des constructions de mauvaise qualité et des projets fictifs dans le programme de contrôle des inondations du pays.
Plus de 33 milliards de dollars ont été alloués à ces projets sur 15 ans, selon l’Institut australien des affaires internationales, pour des résultats plus que discutables. Integrity Chain pourrait donc aider à prévenir de telles malversations à l’avenir.
« La confiance du public sera reconstruite non pas sur des promesses, mais sur la cryptographie, la validation ouverte et un système où les citoyens eux-mêmes peuvent vérifier les résultats », a déclaré Paul Soliman.
Avec Integrity Chain, les Philippines espèrent ainsi restaurer la confiance du public en utilisant la blockchain pour garantir la transparence et la responsabilité dans les dépenses publiques. Ce projet pourrait servir de modèle pour d’autres pays confrontés à des problèmes similaires de corruption et de mauvaise gestion des fonds publics. Et ils sont nombreux…

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