Triste anniversaire. À l’occasion de son 41ᵉ anniversaire, le fondateur de Telegram, Pavel Durov, a récemment exprimé son inquiétude face à ce qu’il considère comme une menace croissante pour la liberté sur Internet. Dans une publication sur X, il a critiqué les mesures prises par plusieurs gouvernements, y compris l’Union européenne, le Royaume-Uni et l’Australie, qui, selon lui, compromettent la vie privée des utilisateurs et transforment le web en un outil de surveillance de masse. Face à ces menaces réelles et imminentes, il déclare : « j’ai 41 ans, mais je n’ai pas envie de fêter ça ».
- Pavel Durov a exprimé son inquiétude face aux menaces croissantes sur la liberté Internet à l’occasion de son 41ᵉ anniversaire.
- Il a critiqué certaines mesures gouvernementales qu’il considère comme des outils de surveillance de masse, notamment le Chat Control de l’UE.
Une dystopie numérique en marche dans le monde
Pavel Durov a qualifié les initiatives comme le Chat Control de l’UE, les identifiants numériques au Royaume-Uni et les vérifications d’âge en Australie de « mesures dystopiques » qui menacent la promesse initiale d’Internet en tant que plateforme d’échange libre d’informations. Il a souligné que ces politiques pourraient transformer le web en un « outil ultime de contrôle », citant des exemples de répression en Allemagne, au Royaume-Uni et en France contre ceux qui défendent la liberté en ligne.
Le Chat Control, en particulier, est une proposition qui obligerait les services de messagerie à permettre aux régulateurs de scanner les messages avant qu’ils ne soient chiffrés. Cette mesure, selon ses détracteurs, porterait atteinte au droit à la vie privée et affaiblirait le chiffrement de bout en bout, essentiel pour la sécurité des communications numériques.
Bien que le Chat Control ait été soutenu par plusieurs pays européens, l’opposition récente de l’Allemagne pourrait freiner sa mise en œuvre. Le chef du plus grand parti politique allemand a exprimé son désaccord avec la loi, citant des préoccupations concernant la vie privée et la sécurité des données. L’Allemagne, avec ses 97 sièges au Parlement européen, pourrait jouer un rôle clé dans le blocage de cette législation controversée.
Meredith Whittaker, présidente de Signal, a salué l’opposition allemande tout en avertissant que « la guerre n’était pas terminée ». Elle a souligné que le Conseil européen doit encore se prononcer sur la question et que toute tentative de créer des « portes dérobées » dans les systèmes de chiffrement devrait être fermement rejetée.
La liberté à la croisée des chemins pour Pavel Durov
Pour le fondateur de Telegram, ce mouvement vers toujours plus de contrôle est inquiétant et il tire ouvertement la sonnette d’alarme auprès de sa génération :
« Un monde sombre et dystopique approche à grands pas, pendant que nous dormons. Notre génération risque d’entrer dans l’histoire comme la dernière à avoir eu des libertés, et à les avoir laissées nous être retirées. (…) On nous a fait croire que le plus grand combat de notre génération était de détruire tout ce que nos ancêtres nous ont laissé : la tradition, la vie privée, la souveraineté, le marché libre et la liberté d’expression. En trahissant l’héritage de nos ancêtres, nous nous sommes engagés sur la voie de l’autodestruction – morale, intellectuelle, économique et finalement biologique. »
Pavel Durov, fondateur de Telegram – Source : Compte X
Devant ce constat accablant, l’entrepreneur qui a fait fortune grâce à Bitcoin, est amer et définitivement inquiet puisqu’il conclura son message avec cette phrase sans appel : « alors non, je ne vais pas fêter ça aujourd’hui. Je n’ai plus beaucoup de temps. On n’a plus beaucoup de temps ».
Tandis que des millions de personnes signent des pétitions contre ces mesures, les défenseurs de la vie privée continuent de plaider pour un Internet libre et sécurisé. La bataille pour la protection des données personnelles et la préservation du chiffrement reste plus que jamais d’actualité, un combat indispensable porté notamment en France par Alexandre Stachtchenko.
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