Crypto en Afrique. Alors que la cryptomonnaie séduit de plus en plus d’utilisateurs au Ghana, les autorités du pays ont décidé de réguler le secteur. Le gouverneur de la Banque du Ghana (BoG), Johnson Asiama, a annoncé lors des réunions du Fonds Monétaire International (FMI) à Washington, que le pays travaillait activement sur un projet de loi visant à encadrer les cryptomonnaies. Ce projet, qui devrait être soumis au Parlement d’ici décembre, marque une étape importante pour le Ghana dans sa volonté de contrôler et de surveiller les flux de cryptomonnaies.
- Le Ghana a annoncé un projet de loi visant à réguler les cryptomonnaies, suite à leur adoption croissante dans le pays.
- La Banque du Ghana s’efforce de renforcer sa capacité à surveiller les flux de cryptomonnaies pour prévenir les abus et protéger les consommateurs.
Une régulation nécessaire face à l’adoption croissante de la crypto
Selon les déclarations de Johnson Asiama, le Ghana a réalisé d’importants progrès au cours des quatre derniers mois pour mettre en place un cadre réglementaire pour les cryptomonnaies. « Ce projet de loi est en route vers le Parlement, espérons qu’avant la fin du mois de décembre, nous devrions être en mesure de réglementer les cryptomonnaies au Ghana », a-t-il déclaré. Cette législation vise à offrir une protection aux consommateurs et à établir un cadre pour les échanges, les courtiers, les opérateurs de portefeuilles et les émetteurs de jetons.
La Banque du Ghana avait déjà fixé une échéance pour septembre concernant la régulation des cryptomonnaies, et le pays a publié des directives provisoires en août 2024, tout en sollicitant des retours supplémentaires du public. Cependant, comme l’a souligné le gouverneur de la BoG, la régulation n’est que la première étape. « La capacité de surveiller » les flux de cryptomonnaies « sera essentielle », a-t-il ajouté, indiquant que la banque centrale développe actuellement son expertise et renforce ses effectifs pour créer un nouveau département dédié à cette tâche.

Presque 9 % de la population utilise déjà les cryptomonnaies au quotidien
Malgré l’absence de réglementation claire, la plateforme de données en ligne Demandsage estime que plus de 3 millions de personnes au Ghana, soit environ 8,9 % de la population du pays, utilisent déjà de la crypto sous une forme ou une autre. Face à cette adoption croissante, les autorités ghanéennes reconnaissent qu’elles ne peuvent plus ignorer le phénomène. « En tant que décideurs politiques, ce que nous devons faire, c’est essayer d’avoir un certain contrôle afin de prévenir les abus du système », a déclaré Johnson Asiama.
Le Ghana, bien qu’il ait adopté une approche prudente vis-à-vis des cryptomonnaies en avertissant le public qu’elles n’étaient pas une monnaie légale, semble désormais prêt à embrasser cette révolution numérique. Comme l’a souligné Isaac Simpson de la Stanbic Bank Ghana en juillet dernier, cité par la presse spécialisée, « le train numérique a quitté la gare » et le Ghana doit avancer avec de nouvelles réglementations pour ne pas être laissé sur le quai.
Les autorités du continent africain ne peuvent plus ignorer l’importance que prend Bitcoin, les cryptomonnaies et les stablecoins dans la vie quotidienne des gens. À elles de jouer pour encadrer le secteur et protéger la population, sans pour autant freiner l’innovation, l’éternel dilemme des institutions face à l’avènement de ces nouvelles technologies financières.
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