La police face à la crypto. Les cryptomonnaies sont régulièrement utilisées dans le cadre de cyberattaques, et pour Europol, ces attaques sont de plus en plus « sophistiquées ». Heureusement, de nombreuses entreprises telles que Chainalysis ou TRM Labs travaillent main dans la main avec les forces de l’ordre pour traquer les fonds dérobés. Néanmoins, les responsables européens de la lutte contre la criminalité sont inquiets et ils l’ont réaffirmé lors d’une rencontre récente.
- Europol a signalé une sophistication croissante des cyberattaques utilisant les cryptomonnaies, causant une pression importante sur les forces de l’ordre européennes.
- Diana Pătruț de la BIPA a souligné les obstacles à surmonter pour standardiser les enquêtes blockchain, et a averti contre la simplification excessive des données.
Les attaques utilisant la crypto de plus en plus sophistiquées
Les 28 et 29 octobre derniers s’est ainsi déroulée la 9ᵉ conférence mondiale sur les finances criminelles et les cryptomonnaies. Un évènement organisé par Europol, le Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et l’Institut de gouvernance de Bâle.
À l’occasion de cet évènement, Burkhard Mühl, le chef du Centre européen de lutte contre la criminalité financière et économique d’Europol a tiré la sonnette d’alarme :
« Les enquêtes sur ces crimes représentent une charge considérable pour les services répressifs des États membres de l’UE. (…) L’utilisation abusive de la cryptomonnaie et de la blockchain à des fins criminelles devient de plus en plus sophistiquée. »
Burkhard Mühl, chef du Centre européen de lutte contre la criminalité financière et économique d’Europol – Source : Decrypt
De son côté, Diana Pătruț, cheffe de projet à l’Association des professionnels du renseignement sur la blockchain (BIPA), a préféré insister sur les difficultés de mener à bien les enquêtes :
« Nos partenaires ont déclaré que différentes sociétés d’analyse de blockchain produisent différents résultats lors du traçage des transactions. De plus, l’absence de standardisation concernant l’attribution des portefeuilles, la méthodologie, la formation et le formatage rend les enquêtes transfrontalières particulièrement difficiles ».
Diana Pătruț, chef de projet à la BIPA – Source : Decrypt

Les forces de l’ordre s’organisent, mais il reste du travail
Face à la recrudescence des attaques, elle a ajouté que les forces de l’ordre devaient s’organiser et que la collaboration entre les différents services était indispensables.
Pour elle, les enquêteurs et les institutions financières doivent d’ailleurs développer « leurs propres capacités d’analyse critique » et ne pas faire reposer uniquement la formation à l’intelligence blockchain sur les « solutions du secteur privé ».
Enfin, la responsable de la BIPA a mis en garde contre une simplification excessive et à une manipulation des données :
« Comme il n’existe pas de définition universellement acceptée de ce qui constitue un crime lié aux cryptomonnaies, il est difficile de déterminer si la cybercriminalité est significativement plus répandue que la criminalité financière traditionnelle. De plus, il existe un risque de manipulation de l’opinion, selon les intentions de ceux qui analysent les données ».
Diana Pătruț, chef de projet à la BIPA – Source : Decrypt
Elle conclura son intervention en affirmant qu’il serait probablement plus utile d’examiner « la criminalité financière en général » et de reconnaître que la criminalité liée aux cryptomonnaies y joue « un rôle important et croissant » qui doit être géré à mesure que les cryptoactifs, les stablecoins et les actifs tokenisés « intègrent les marchés financiers traditionnels ». Et ce n’est que le début.
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