L’épargne des français en question. Le mois d’octobre 2025 a été marqué par une forte décollecte de l’épargne réglementée en France. Les Livrets A et LDDS ont ainsi enregistré un retrait net total de 5,10 milliards d’euros. Ce chiffre historique, notamment les 3,81 milliards d’euros pour le seul Livret A, fait suite à une série de baisses du taux de rémunération, passé de 3 % en début d’année à 1,7 % au 1ᵉʳ août. Cette érosion de la performance, combinée aux dépenses saisonnières (taxe foncière), explique le mouvement de désengagement observé chez les 58 millions d’épargnants.
- La décollecte historique de 5,10 milliards d’euros des Livrets A et LDDS en octobre 2025 a choqué la France.
- La baisse du taux de rémunération et les dépenses saisonnières ont précipité ce désengagement massif.
- Les épargnants ont majoritairement réorienté leur capital vers l’Assurance-vie, en quête de meilleurs rendements.
L’impact conjugué des taux et de la fiscalité
Ce repli massif s’explique donc par la conjonction de deux facteurs majeurs. Le premier est d’ordre structurel et saisonnier : octobre est traditionnellement considéré comme un « mois maudit » pour le Livret A, coïncidant avec le règlement de dépenses importantes comme la taxe foncière.
Le second facteur est directement lié à la rémunération de ces produits. Le taux des deux livrets réglementés a été progressivement abaissé en 2025. Cette érosion du taux, qui fait suite à un ralentissement de l’inflation, est perçue par les analystes comme la véritable cause de l’ampleur inédite de cette décollecte. D’ailleurs, un nouveau recul du taux, autour de 1,4 % ou 1,5 %, n’est pas exclu en février 2026.
Une réorientation stratégique vers l’Assurance-vie
Cette désaffection pour les livrets réglementés ne signifie pas un abandon de l’effort d’épargne par les ménages français. Le taux d’épargne national reste très élevé, atteignant environ 18,7 % du revenu disponible, un niveau historiquement haut.
L’argent est en grande partie réorienté vers des placements jugés plus rémunérateurs. Le grand bénéficiaire est l’Assurance-vie, notamment les fonds euros, qui ont enregistré un montant record de dépôts en septembre. L’attractivité de l’Assurance-vie s’explique par un rendement attendu autour de 2,6% en 2025, surpassant ainsi les 1,7% offerts par le Livret A. Ce produit sécurisé redevient le placement privilégié des français. En parallèle, le Livret d’Épargne Populaire (LEP, taux à 2,7%) maintient une collecte positive, bien que modeste.
La décollecte record du Livret A en octobre 2025 démontre la sensibilité des épargnants à la performance de leur capital. Si les flux confirment le rôle historique du Livret A comme épargne de précaution utilisée pour les dépenses, ils signalent surtout une réorientation stratégique vers des produits plus performants. L’Assurance-vie consolide sa position de placement phare, tandis que les livrets réglementés doivent faire face à la perspective de nouvelles baisses de taux. À noter enfin qu’il existe-t-il d’autres produits financiers plus rémunérateurs que l’Assurance-vie et les Livrets règlementés, mais les français sont plutôt conservateurs en matière d’investissement.
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