Blanchir avec de la crypto s’est avéré une erreur fatale. La National Crime Agency (NCA) vient de révéler l’existence d’un réseau de blanchiment d’argent qui opérait au Royaume-Uni. Selon les enquêteurs, cette organisation criminelle convertissait de l’argent sale en cryptomonnaies pour le compte de trafiquants de drogue, d’armes et de criminels en tout genre, mais aussi pour des intérêts russes qui cherchaient à échapper aux sanctions économiques imposées par les pays occidentaux.
- La National Crime Agency a démantelé un vaste réseau criminel de blanchiment d’argent exploitant les cryptomonnaies au Royaume-Uni.
- L’opération a permis l’arrestation de 128 personnes et la saisie de 25 millions de livres sterling en espèces et en actifs numériques.
La NCA a arrêté 128 personnes et saisi 25 millions de £ (notamment en crypto)
Au Royaume-Uni, La National Crime Agency est une agence gouvernementale créée en 2013 qui lutte contre le crime organisé et qui dispose de pouvoirs étendus pour enquêter sur les activités illégales. La NCA peut ainsi mener des opérations de surveillance, perquisitionner des locaux, saisir des biens et arrêter des suspects. Elle travaille en collaboration avec d’autres agences nationales et internationales pour démanteler les réseaux criminels.
Comme le rapporte notamment CoinDesk, c’est donc la NCA a donc révélé récemment l’existence d’une vaste organisation criminelle qui blanchissait de l’argent sale en exploitant les cryptomonnaies, ce qui était une très mauvaise idée comme nous allons le voir.
Cette organisation était active dans 28 villes du Royaume-Uni et convertissait les profits issus du trafic de drogue, d’armes et d’autres activités criminelles en cryptomonnaies. Ces fonds auraient également été utilisés pour financer des intérêts russes qui cherchaient à contourner les sanctions économiques imposées par les pays occidentaux.
Les cryptomonnaies sont-elles vraiment anonymes ?
Cette opération, baptisée Operation Destabilise, a permis d’arrêter 128 personnes et de saisir plus de 25 millions de livres sterling en espèces et en actifs numériques. Les enquêteurs ont également découvert que le réseau avait acquis sa propre banque pour faciliter les paiements illicites liés aux intérêts russes. Un des principaux suspects, une ressortissante russe nommée Ekatarina Zhdanova, est actuellement détenue en France en attente de son procès.
La NCA a souligné que, malgré la (fausse) perception commune selon laquelle les actifs numériques offrent un certain anonymat, la transparence des registres publics des blockchains s’avère être un outil précieux pour cartographier ces réseaux criminels.
Madeleine Kennedy, vice-présidente de Chainalysis, a déclaré que les blockchains publiques sont « un mauvais véhicule pour le blanchiment d’argent », car elles permettent aux forces de l’ordre de retracer les fonds en crypto liés aux trafics et à la cybercriminalité.
En effet, contrairement aux idées reçues, les cryptomonnaies ne sont pas anonymes, mais pseudonymes. Chaque transaction est enregistrée sur le registre distribué d’une blockchain, ce qui permet de suivre les mouvements de fonds d’une adresse à une autre. Les enquêteurs peuvent donc remonter la trace des transactions et mener une enquête pour identifier les acteurs impliqués si des activités criminelles sont soupçonnées. C’est ce qui a permis à la NCA de démanteler ce réseau de blanchiment d’argent.
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