Peut mieux faire. L’Éthiopie, qui a vu une explosion du minage de Bitcoin grâce à son énergie hydroélectrique abondante et bon marché, vient de suspendre la délivrance de nouvelles licences pour les mineurs étrangers. Cette décision intervient alors que le pays fait face à des défis majeurs dans la distribution de l’électricité, essentielle pour le développement économique et social.
- L’Éthiopie a suspendu la délivrance de nouvelles licences pour le minage de Bitcoin afin de préserver son électricité pour les besoins domestiques et industriels.
- Actuellement, 20 % de l’électricité éthiopienne est utilisée par les mineurs de Bitcoin, une proportion qui pourrait atteindre 30 % d’ici la fin de l’année.
Une décision pour protéger les ressources électriques
Asheber Balcha, PDG de la société publique Ethiopian Electric Power (EEP), a annoncé dans la presse que l’Éthiopie ne délivrerait plus de licences aux mineurs de Bitcoin étrangers. Cette mesure vise à préserver l’électricité pour les besoins domestiques et industriels du pays :
« Nous n’allons pas accorder de nouvelles licences pour le minage de Bitcoin. Nous devons d’abord répondre à la demande intérieure. »
Asheber Balcha, PDG de la société publique Ethiopian Electric Power – Source : RFI
Actuellement, 20 % de l’électricité produite en Éthiopie est utilisée par les mineurs de Bitcoin et ce chiffre pourrait atteindre 30 % d’ici la fin de l’année. Le pays compte déjà 22 entreprises de minage, principalement chinoises, qui exploitent l’énergie hydroélectrique abondante générée par le Grand Barrage de la Renaissance (GERD).

Un équilibre délicat entre développement économique et besoins locaux
Le minage de Bitcoin a rapporté environ 300 millions de dollars à l’Éthiopie en un an, une somme précieuse pour un pays en manque de devises étrangères. Cependant, cette activité consomme une part importante de l’électricité produite, au détriment des ménages et des industries locales.
Selon Asheber Balcha, le minage de Bitcoin n’est qu’une solution temporaire pour utiliser le surplus d’électricité produit par le GERD. À long terme, l’Éthiopie souhaiterait développer ses infrastructures électriques pour étendre le réseau à l’ensemble du territoire.
« Le minage de Bitcoin n’est pas une stratégie à long terme. Dans quelques années, d’ici à 2030, ces entreprises devront partir ou s’orienter vers d’autres secteurs. »
Asheber Balcha, PDG de la société publique Ethiopian Electric Power – Source : La Croix via LinkedIn
Actuellement, seulement 25 % du territoire éthiopien est couvert par le réseau électrique. Le gouvernement prévoit d’investir les revenus du minage de Bitcoin dans l’extension de ce réseau, afin de fournir de l’électricité à l’ensemble de la population, mais manifestement, cela ne va pas assez vite. Est-ce pour autant la responsabilité des acteurs du minage dans le pays si les autorités ne sont pas en mesure de tenir la cadence annoncée ? Le bouc émissaire est facile à trouver et l’industrie se retrouve une fois de plus sous le feu nourri des médias.
La décision de l’Éthiopie de suspendre les licences pour le minage de Bitcoin met cependant en lumière les défis auxquels sont confrontés les pays en développement. D’un côté, l’exploitation de l’énergie renouvelable pour le minage de cryptomonnaies peut générer des revenus précieux. De l’autre, elle pourrait détourner des ressources essentielles au développement économique et social. L’Éthiopie devra trouver un équilibre entre ces deux impératifs pour assurer son avenir énergétique.

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