Des bitcoins pour renflouer les caisses de l’État. La Chine est un pays très paradoxal en ce qui concerne Bitcoin et les cryptomonnaies. D’un côté, le pays a interdit le commerce des cryptos en septembre 2021, mais de l’autre, elle utilise régulièrement Hong Kong comme laboratoire à ciel ouvert et les autorités y ont récemment autorisé la négociation de contrats à terme sur Bitcoin et Ethereum. Mais aujourd’hui, c’est une autre nouvelle qui nous intéresse. Les gouvernements locaux chinois seraient en train de vendre des cryptos saisies dans le cadre d’affaires judiciaires pour renflouer les caisses de l’État. Direction Pékin pour faire le point sur cette affaire.
- La Chine aurait vendu des cryptomonnaies saisies pour renflouer les caisses de l’État, en dépit de l’interdiction du commerce des cryptos sur son territoire.
- Cette pratique suscite des débats, certains experts proposant la création d’un fonds souverain en cryptos à Hong Kong, pour contourner les restrictions et profiter des bénéfices potentiels des cryptomonnaies.
Les autorités locales chinoises vendent des cryptos…
Selon un article de Reuters, les gouvernements locaux chinois utiliseraient des sociétés privées pour vendre des cryptos saisies sur des marchés étrangers afin de récupérer de l’argent liquide. Ces ventes représenteraient une source importante de revenus pour les autorités locales qui détiendraient environ 15 000 bitcoins à la fin de l’année 2023, soit environ 1,4 milliard de dollars.
Cette pratique pose toutefois un problème juridique, car elle n’est pas conforme à l’interdiction du commerce des cryptos en Chine. Selon Chen Shi, professeur à l’Université de droit et d’économie de Zhongnan, ces ventes sont une « solution de fortune qui, à proprement parler, n’est pas totalement conforme à l’interdiction actuelle du commerce des cryptos en Chine ».

… saisies dans le cadre d’affaires judiciaires
Face à cette situation, certains experts proposent que la Banque centrale chinoise prenne en charge la gestion des actifs numériques saisis. Guo Zhihao, avocat basé à Shenzhen, estime que la Banque centrale est mieux placée pour traiter ces actifs et qu’elle devrait soit les vendre à l’étranger, soit constituer une réserve stratégique en cryptos.
Cette dernière option est également soutenue par Ru Haiyang, co-PDG de la plateforme crypto HashKey basée à Hong Kong. Il suggère que la Chine pourrait garder les bitcoins confisqués comme une réserve stratégique, à l’instar de ce que fait le président américain Donald Trump.
Enfin, certains observateurs proposent que la Chine crée un fonds souverain en cryptos à Hong Kong, où le commerce des cryptos est légal. Cela permettrait au pays de profiter de la hausse des prix des cryptos tout en respectant son interdiction nationale.
La Chine est donc face à un dilemme : continuer à vendre ses cryptos saisies pour renflouer ses caisses ou les garder comme une réserve stratégique ? Cette question prend d’autant plus d’importance dans le contexte de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui pourrait entraîner une dévaluation du yuan et une fuite vers Bitcoin.

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