Scandale d’État. Le ministre de la Justice tchèque, Pavel Blazek, a démissionné après avoir accepté un don controversé de 45 millions de dollars en Bitcoin de la part de Tomas Jirikovsky, un criminel condamné. Ce dernier, lié à la plateforme illégale Sheep Marketplace, avait proposé ce don en mars. M. Blazek, sans vérifier l’origine des fonds, a accepté, affirmant que cela reflétait le désir de « repentir » de Tomas Jirikovsky. Cette transaction a suscité une enquête policière et une forte réaction publique, forçant le ministre à quitter son poste pour éviter de nuire à la réputation du gouvernement. Retour sur cette affaire.
- Le ministre de la Justice tchèque, Pavel Blazek, a démissionné après avoir accepté un don controversé de 45 millions de dollars en bitcoin d’un criminel condamné, Tomas Jirikovsky.
- Ce scandale a entraîné une enquête policière et une forte réaction publique, forçant le ministre à quitter son poste pour préserver la réputation du gouvernement.
Un don de Bitcoin qui fait scandale
Le ministre de la Justice tchèque, Pavel Blazek, a donc démissionné après avoir accepté un don controversé de 45 millions de dollars en bitcoin de Tomas Jirikovsky, un criminel condamné. La polémique a éclaté le 28 mai après que le ministère a annoncé sur X avoir levé près d’un milliard de couronnes tchèques (environ 45 millions de dollars) en vendant aux enchères près de 500 bitcoins.
Ces fonds étaient destinés à des projets tels que la numérisation du système judiciaire, la lutte contre la consommation de drogue dans les prisons et l’amélioration du logement pour le personnel pénitentiaire.
Toutefois, le média tchèque Denik N a révélé que la cryptomonnaie provenait de Tomas Jirikovsky, un criminel condamné derrière Sheep Marketplace, une plateforme du dark web connue pour la vente de biens illégaux.
En mars, l’avocat de M. Jirikovsky avait approché le ministre, proposant un tiers du Bitcoin comme don au ministère de la Justice. Ce dernier avait alors accepté, sans chercher à connaître l’origine de la cryptomonnaie, et il a même affirmé rétrospectivement qu’il n’avait « aucun moyen de connaître la provenance des fonds ».
Il a finalement déclaré lors d’une conférence de presse jeudi dernier que ce don « reflétait le désir de Tomas Jirikovsky de se repentir » mais tout n’est pas aussi simple.
Une affaire qui fait tomber le ministre de la justice
Ce monsieur Jirikovsky a été condamné en 2017 pour détournement de fonds, trafic de drogue et violations d’armes. Et depuis sa libération de prison en 2021, il cherche à récupérer 1 500 bitcoins saisis au moment de son arrestation.
Lors de son procès, les autorités tchèques soupçonnaient que les fonds étaient liés à Nucleus, une autre place de marché du dark web fermée juste après son arrestation. Malgré cela, il a maintenu que ses bitcoins avait été acquis légalement, ce qui lui a permis de les retrouver après avoir purgé sa peine !
Face à la pression croissante et à quatre mois seulement des élections législatives, le Premier ministre Petr Fiala a pris ses distances avec Pavel Blazek, pourtant un allié politique de longue date. Finalement, le ministre a été poussé à la démission le 30 mai :
« Je ne suis au courant d’aucune action illégale. Cependant, je ne souhaite pas nuire à la réputation du gouvernement ou de l’association au pouvoir ».
Pavel Blazek, ministre de la Justice tchèque – Source : Compte X
La République tchèque est un des pays qui étudient la possibilité d’utiliser Bitcoin comme actif de réserve, mais cette histoire risque, une fois de plus, de jeter l’opprobre sur le secteur des cryptos. Espérons que la démission du ministre de la Justice mettra un terme à la polémique et que le pays ne reviendra pas sur ses projets crypto à cause de ça.
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