Pendant longtemps, le récit crypto en Asie était celui d’une révolution populaire, une affaire de « petits porteurs » et de nerds du Web3. Mais ça, c’était avant. Un nouveau rapport de Reuters, confirmé par Cointelegraph, révèle que l’adoption des cryptomonnaies a changé de visage sur le continent. Oubliez les petits investisseurs : ce sont désormais les familles les plus fortunées qui se jettent à corps perdu dans le bain, en allouant jusqu’à 5 % de leurs portefeuilles aux actifs numériques. Un vent de maturité souffle sur la crypto, et il sent bon le luxe et la finance traditionnelle.
- Les familles fortunées en Asie ont adopté massivement les cryptomonnaies, délaissant le modèle des petits investisseurs.
- Les récents développements aux États-Unis ont renforcé la crédibilité des cryptos, incitant les grandes institutions financières asiatiques à s’y intéresser.
L’oncle Sam a ouvert le bal, l’Asie a suivi
Cette nouvelle vague d’intérêt n’est pas sortie de nulle part. Elle est directement liée aux récents développements aux États-Unis, notamment l’approbation des ETF Bitcoin spot et l’adoption du GENIUS Act (la fameuse loi sur les stablecoins). Ces décisions ont donné un sérieux coup de boost à la crédibilité de la crypto et ont fait sauter le verrou de la méfiance pour les grandes institutions financières.
Jason Huang, fondateur de NextGen Digital Venture, l’a bien compris. Il explique d’ailleurs à CoinTelegraph avoir levé plus de 100 millions de dollars pour son nouveau fonds crypto, avec une clientèle composée majoritairement de « family offices » et d’entrepreneurs du secteur de la tech.
D’ailleurs, la banque suisse UBS a noté que les familles chinoises fortunées placent désormais leurs billes (et pas qu’un peu) dans la crypto, elle a ainsi même proposé des produits financiers hybrides notamment en partenariat avec ZkSync afin de proposer à ses clients du trading de l’or sur la blockchain et ce grâce à la tokenisation.
Le boom asiatique ne s’arrête pas au retail
Si le boom crypto en Asie était historiquement mené par les « retail investors » (les petits porteurs), la dynamique est en train de changer, comme l’expliquait Chainalysis dès 2024.
- La Corée du Sud, par exemple, est un marché de 130 milliards de dollars, dominé par les traders professionnels et les stratégies d’arbitrage.
- Hong Kong a vu son activité exploser de 85,6 % en un an, portée par l’approbation des ETF Bitcoin et Ether, et un afflux de capitaux institutionnels.
- Même la Chine, malgré son interdiction, voit ses citoyens fortunés utiliser la crypto pour contourner les restrictions et déplacer leur argent à l’étranger, notamment en raison de l’instabilité du marché immobilier.
Avec 32 % des développeurs crypto mondiaux, la région est une véritable pépinière de talents. Des pays comme Singapour, l’Indonésie et le Vietnam sont en première ligne, poussant les frontières de la DeFi, des jeux play-to-earn, et des paiements transfrontaliers.
La crypto, un actif de plus en plus respectable
Pour les riches, la crypto est passée du statut d’objet de curiosité à celui de valeur refuge. Giselle Lai de Fidelity International a bien résumé la situation en expliquant que les investisseurs utilisent de plus en plus le Bitcoin comme un « diversificateur de portefeuille », une assurance contre les incertitudes macroéconomiques.
En somme, le « vieux monde » de la finance ne peut plus ignorer la crypto. L’argent, le vrai, commence à affluer, validant la pertinence de l’actif. Si les « petits porteurs » ont ouvert la voie, ce sont désormais les familles fortunées qui légitiment et propulsent la crypto vers les sommets. Et la BCE n’a qu’à bien se tenir.
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