Prison à vie. Les affaires d’arnaques dans le secteur crypto sont nombreuses, et les victimes peinent souvent à obtenir réparation. Mais la justice fait parfois son travail, comme dans le cas de Braiscompany, une entreprise brésilienne qui a escroqué des milliers d’investisseurs avec un système de Ponzi basé sur les cryptomonnaies. Les trois dirigeants de cette société viennent d’être condamnés à des peines de prison très importantes par un tribunal fédéral.
- L’affaire Braiscompany a révélé une arnaque de grande ampleur dans le secteur des cryptomonnaies, avec un système de Ponzi ayant escroqué 20 000 investisseurs pour plus de 190 millions de dollars.
- Les dirigeants ont été condamnés à des peines de prison exemplaires, notamment 128 ans pour le principal accusé, soulignant la détermination de la justice brésilienne à sanctionner sévèrement les fraudes crypto.
Une arnaque crypto à grande échelle
Braiscompany est une entreprise qui proposait des investissements dans le trading de cryptomonnaies, avec des promesses de rendements élevés et sans risque. Elle a réussi à attirer environ 20 000 investisseurs et à collecter plus de 190 millions de dollars entre 2019 et 2023. Mais derrière cette façade se cachait en réalité un système de Ponzi, où les nouveaux entrants servaient à payer les anciens, jusqu’à ce que tout s’effondre.
Selon le juge fédéral Vinicius Costa Vidor, qui a rendu son verdict le 17 avril 2025, Braiscompany était une « institution financière non autorisée » qui opérait un « système financier parallèle » basé sur des transferts informels et des opérations à forte commission. Le magistrat a également souligné que les dirigeants de la société avaient blanchi des millions de dollars via des sociétés écrans et des portefeuilles crypto non régulés.
Le principal accusé, Joel Ferreira de Souza, considéré comme le cerveau de l’arnaque, a été condamné à 128 ans de prison pour avoir dirigé cette entreprise frauduleuse. Il a aussi été reconnu coupable de blanchiment d’argent et d’association de malfaiteurs. Deux autres responsables, Gesana Rayane Silva et Victor Veronez, ont écopé respectivement de 27 et 15 ans de prison pour leur rôle dans la gestion des fonds et l’intermédiation avec les clients.
Une peine exemplaire pour les dirigeants de Braiscompany
Le tribunal a enfin ordonné la saisie de 36 millions de réals (environ 6,5 millions de dollars) sur les comptes de la société, mais il est peu probable que cela suffise à indemniser les victimes. Selon Artêmio Picanço, un avocat qui représente plusieurs investisseurs lésés, ces derniers doivent déposer des recours civils rapidement avant que l’argent ne soit absorbé par l’État.
Cette affaire est l’une des plus importantes fraudes liées aux cryptomonnaies au Brésil, un pays où ce type d’investissement connaît un engouement croissant. Selon une étude du cabinet Chainalysis, le Brésil est le huitième pays au monde en termes d’adoption des cryptos, avec plus de 10 millions d’utilisateurs.
Cependant, cet intérêt s’accompagne aussi d’un risque accru de tomber dans des arnaques, comme l’a rappelé récemment la Commission des valeurs mobilières (CVM), l’autorité de régulation des marchés financiers brésiliens. La CVM a mis en garde les investisseurs contre les promesses de rendements irréalistes et les plateformes non régulées, qui prolifèrent sur les réseaux sociaux et les applications mobiles.
Le cas de Braiscompany montre que la justice brésilienne prend au sérieux ce type de fraude et n’hésite pas à infliger des peines sévères aux responsables. Mais il reste encore beaucoup à faire pour protéger les investisseurs et réguler le marché des cryptomonnaies, qui continue d’attirer autant les opportunistes que les escrocs.
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