Être ou ne pas être réversible ? Le stablecoin USDC de Circle est le deuxième plus utilisé du secteur crypto, juste derrière l’USDT de Tether. Avec une capitalisation d’environ 75 milliards de dollars, l’USDC est notamment très apprécié des institutionnels. Dans l’objectif de continuer à séduire ces derniers, Circle envisagerait de rendre les transactions réversibles, ce qui, évidemment, ne plaira pas à tout le monde. Est-ce déjà la fin de l’irrévocabilité des transactions crypto ?
- Circle envisage de rendre les transactions USDC réversibles pour séduire les institutionnels.
- Ce mécanisme pourrait permettre à Circle d’annuler des transactions en cas de fraude ou de piratage, suscitant des débats sur l’irrévocabilité des transactions crypto.
Circle voudrait pouvoir annuler des transactions USDC en cas de fraude ou de hack
Dans une récente interview donnée au Financial Times, Heath Tarbert, le président de Circle, a révélé que son entreprise envisageait de mettre en place un mécanisme permettant de rendre les transactions en USDC réversibles.
Cette fonctionnalité permettrait à Circle d’annuler des transactions en cas de fraude ou de piratage, tout en maintenant la finalité des règlements :
« Nous réfléchissons (…) à savoir s’il existe ou non la possibilité de réversibilité des transactions, mais en même temps, nous voulons la finalité du règlement. (…) Il y a donc une tension inhérente entre la possibilité de transférer quelque chose immédiatement, mais d’avoir un caractère irrévocable (…). »
Heath Tarbert, le président de Circle – Source : Financial Times
Bien que cela puisse sembler être une bonne nouvelle pour les victimes de fraudes et de hacks, cette idée va à l’encontre de l’un des principes fondateurs de la cryptomonnaie : l’irrévocabilité des transactions.
L’irrévocabilité des transactions : un pilier de la cryptomonnaie
Ce principe est fondamental dans l’invention originale de Satoshi Nakamoto, car il garantit que les transactions sont définitives et ne peuvent pas être modifiées ou annulées par une autorité centrale. Il est enfin tout à fait essentiel pour assurer la décentralisation et la sécurité du réseau. En rendant les transactions réversibles, Circle pourrait compromettre ces deux aspects.
De plus, cette fonctionnalité donnerait à Circle un pouvoir considérable sur les transactions en USDC. L’entreprise pourrait décider unilatéralement de les annuler, ce qui va à l’encontre de l’esprit décentralisé de la cryptomonnaie.
Certains observateurs craignent que cette fonctionnalité ne soit utilisée à des fins de censure ou de contrôle, notamment par les régulateurs. Il est important par ailleurs de noter que la réversibilité des transactions n’est pas une nouveauté. En effet, dans la finance traditionnelle, les transactions peuvent être annulées en cas de fraude ou d’erreur.
Cependant, cette fonctionnalité est généralement réservée aux institutions financières et n’est pas accessible aux particuliers. En apportant cette fonctionnalité à la cryptomonnaie, Circle espère renforcer la confiance des utilisateurs et attirer davantage d’institutionnels, même si cela pourrait se faire au détriment de la décentralisation et de la sécurité du réseau. Il y a fort à parier que cela ne plaira pas aux cryptophiles de la première heure, mais est-ce bien le cœur de clientèle de la société de Jeremy Allaire ?
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