Prudence est mère de sureté. C’est un cri d’alarme que pousse Kraken, la célèbre plateforme d’échange de cryptomonnaies. Son équipe de sécurité, emmenée par Nick Percoco, a levé le voile sur un phénomène aussi discret qu’inquiétant : la négligence flagrante des participants aux conférences crypto. Car dans les travées feutrées de ces événements, entre keynotes inspirantes et afterworks bien arrosés, rôdent aussi des prédateurs à la recherche de proies connectées… et distraites.
- Kraken a tiré la sonnette d’alarme sur les négligences inquiétantes des participants aux conférences crypto, où des appareils déverrouillés regorgent de données sensibles.
- Le phénomène des bornes de recharge infectées, ou « juice jacking », a refait surface, soulignant l’importance cruciale d’une vigilance constante dans l’univers crypto.
Smartphones ouverts, laptops déverrouillés : les coffres-forts sont grands ouverts
Imaginez un salon plein à craquer de développeurs, d’investisseurs et de curieux, tous les yeux rivés sur l’avenir de la finance. Et là, sur une table, un ordinateur portable abandonné, écran allumé, wallet affiché. À côté, un téléphone vibre : “Transaction reçue”. Kraken en a vu des dizaines. Pire : ces appareils appartenaient parfois à des projets de renom.
Percoco résume :
« Si vous êtes dans la crypto, votre appareil n’est pas juste un outil. C’est une clé. Un accès à votre patrimoine, à votre entreprise, à votre réseau. Le laisser sans surveillance, c’est comme confier votre carte bancaire à un inconnu dans le métro. »
Le verbe haut, le QR douteux
Autre faille : l’égo et la langue trop bien pendue. Certains participants discutent ouvertement de leurs investissements juteux, parfois à des kilomètres du lieu de la conférence, tout en arborant fièrement badges et affiliations. Une invitation en or pour quiconque aurait des intentions douteuses.
Et que dire de ces QR codes omniprésents ? Un simple autocollant malicieux, posé par-dessus un code légitime, et c’est le portefeuille d’un utilisateur peu méfiant qui se vide, comme par magie noire.
Kraken recommande d’ailleurs l’usage de “burner wallets” — des portefeuilles jetables contenant peu de fonds — pour limiter les dégâts en cas de pépin. Une précaution simple, mais trop souvent ignorée.
Les rassemblements physiques, le talon d’Achille de l’industrie crypto ?
On croyait l’époque des arnaques par USB révolue. Pourtant, le “juice jacking” — ces bornes de recharge infectées qui siphonnent données et accès — fait son grand retour dans les allées des conférences. Sans parler des réseaux Wi-Fi publics, véritables auberges espagnoles du piratage.
Moralité ? Toujours avoir son propre chargeur. Et sa propre paranoïa.
Le paradoxe est cruel : alors que la philosophie crypto repose sur l’autonomie et la méfiance envers les tiers, une forme de candeur collective semble s’installer lors des rassemblements physiques. Un relâchement coupable qui ne colle pas avec les enjeux d’un secteur où une simple erreur peut coûter des millions.
En 2025, on compte déjà près de 30 cas documentés de vols physiques liés aux cryptos, selon Jameson Lopp. Kidnappings, extorsions, cambriolages : les dangers ne sont plus virtuels, nous le savons que trop en France.
À mesure que le Web3 gagne en visibilité, il attire aussi son lot de requins. Les conférences crypto ne font pas exception. Kraken envoie un message limpide : sécurité d’abord, toujours.
Alors la prochaine fois que vous scannerez un QR code ou laisserez votre laptop pour une pause-café, posez-vous la question : “Est-ce que je laisserais ma clé de coffre à un inconnu dans une salle pleine de hackers ?” Si la réponse est non, c’est que vous avez compris la leçon.
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