Les banques pointées du doigt. En août dernier, le président Donald Trump a signé un décret visant à enquêter sur les pratiques des banques américaines. L’objectif était de déterminer si ces dernières avaient discriminé certains clients en fonction de leurs croyances politiques ou religieuses. Sans grande surprise, le secteur crypto a bien été la cible de ces pratiques maintenant illégales.
- Le Bureau du Contrôleur de la Monnaie a révélé que les grandes banques américaines ont restreint l’accès aux services financiers pour les cryptomonnaies entre 2020 et 2023.
- Des politiques de « debanking » ont également touché d’autres secteurs comme l’exploration pétrolière, le tabac et le divertissement pour adultes.
Les banques américaines ont-elles discriminé la crypto ?
Mercredi 10 décembre, le Bureau du Contrôleur de la Monnaie (OCC) a dévoilé les résultats préliminaires de son enquête. Selon ce document, neuf des plus grandes banques américaines ont effectivement restreint l’accès aux services financiers pour certaines industries, dont les cryptomonnaies, entre 2020 et 2023.
Plus en détail, l’OCC a révélé que les banques avaient mis en place « des politiques restrictives » ou « exigeaient des examens et des approbations supplémentaires » avant de fournir des services financiers à certains clients.
Outre les cryptomonnaies, d’autres secteurs ont également été victimes de cette politique, comme l’exploration pétrolière et gazière, l’exploitation minière du charbon, les armes à feu, les prisons privées, le tabac et les fabricants de cigarettes électroniques ainsi que le divertissement pour adultes.
Selon Jonathan Gould, le contrôleur de la monnaie, ces politiques de « debanking » sont « préjudiciables » et ne devraient pas être utilisées par les banques pour discriminer certains secteurs :
« Il est regrettable que les plus grandes banques du pays aient pensé que ces politiques de débancarisation préjudiciables étaient un usage approprié de leur charte accordée par le gouvernement et de leur pouvoir de marché. »
Jonathan Gould, contrôleur de la monnaie – Source : Communiqué de presse

Une enquête qui ne va pas assez loin ?
Bien que l’OCC ait mis en lumière ces pratiques, certains observateurs estiment que le rapport ne va pas assez loin. Ainsi, Nick Anthony, analyste au Cato Institute, a déclaré que le rapport de l’OCC « est loin d’être satisfaisant » car il ne mentionne pas « les causes les plus connues de la débancarisation ».
Selon lui, « le rôle des régulateurs » est aussi à souligner et il faudra faire la lumière sur les différentes décisions prises à cette époque-là. Même son de cloche du côté de Caitlin Long, fondatrice et PDG de Custodia Bank, qui s’est exprimée sur les réseaux sociaux.
Pour elle, les « pires coupables » de la débancarisation liée aux cryptomonnaies sous l’administration Biden étaient bien « la FDIC [Federal Deposit Insurance Corporation] et la Réserve fédérale », et non l’OCC.
Elle insiste d’ailleurs particulièrement sur la conduite des « petites et moyennes banques » qui étaient plus facilement sous la coupe des organes de régulation et qui auraient causé encore plus de tort que les géants de Wall Street.
Rappelons qu’en 2023, plusieurs banques pro-crypto, dont Silvergate et Signature Bank, ont été fermées, laissant de nombreuses entreprises sans partenaires bancaires. Le secteur semble maintenant vouloir prendre sa revanche, soutenu et renforcé par l’arrivée d’un Donald Trump au pouvoir qui multiplie les gestes en leur faveur. Le vent a tourné à Washington, et il est enfin dans le dos de l’industrie crypto US.
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