Les memes à la bourse. Pendant des années, les financiers de Wall Street ont regardé les cryptomonnaies avec un mélange de perplexité et de mépris. « De la fausse monnaie pour des rigolos », disait-on. Mais après le carton plein des ETF Bitcoin et Ethereum, voilà qu’un des géants de Wall Street, Canary Capital, vient de faire une proposition qui risque d’en surprendre plus d’un. Un ETF au comptant pour le memecoin TRUMP.
- Canary Capital a proposé un ETF au comptant pour le memecoin TRUMP, suscitant surprise et curiosité à Wall Street.
- Adoptant le cadre légal du « 33 Act », cet ETF détiendrait directement les jetons TRUMP, sous réserve d’une stricte réglementation par la SEC.
Le retour du 33 Act : la petite ligne qui change tout
Pour faire approuver un fond négocié en bourse, il y a deux chemins principaux. Pour le grand public, les distinctions peuvent sembler obscures. Mais pour les initiés de la crypto, c’est le jour et la nuit.
Comprenons bien. Jusqu’à présent, des gestionnaires comme REX Shares avaient tenté de lancer des ETF pour le Trump Coin en utilisant le « 40 Act », une loi de 1940. Cette approche est une sorte de « raccourci réglementaire ». Au lieu de détenir directement le jeton TRUMP, le fonds achèterait des parts d’une autre entreprise (souvent basée dans un paradis fiscal) qui, elle, détiendrait la crypto. C’est une structure indirecte, moins transparente et souvent jugée plus risquée par les régulateurs.
Mais Canary Capital a choisi une voie différente, celle du « Securities Act of 1933 » (le « 33 Act »). C’est le même cadre légal qui a permis aux ETF Bitcoin et Ethereum au comptant d’être approuvés. S’il est validé, cet ETF Canary Capital détiendra directement les jetons $TRUMP. Cela implique de se soumettre à des règles de conservation bien plus strictes et de faire face à un examen minutieux de la part de la SEC.
Le scepticisme de Balchunas : La fin de l’histoire ?
Si les démarches de Canary Capital ont fait vibrer les passionnés, et fait sourire X, les analystes les plus pragmatiques, comme Eric Balchunas de Bloomberg, restent sceptiques. La règle pour l’approbation d’un ETF au comptant est souvent la même : il faut que des contrats à terme (futures) sur l’actif sous-jacent soient échangés sur un marché réglementé depuis au moins six mois. Pour le Bitcoin et l’Ethereum, c’était le cas. Pour le TRUMP ? Le marché est inexistant.
C’est là que le bras de fer commence. La SEC, sous l’administration de Donald Trump, a adopté un ton étonnamment « permissif » envers les cryptos. Hester Peirce, une de ses commissaires, a même déclaré en février que les memecoins n’étaient pas des titres, les plaçant donc en dehors de sa juridiction, comme nous vous l’expliquions dans cet article. C’est une porte ouverte. Mais de là à brûler les étapes et à ignorer un critère aussi important que les « futures »… l’histoire n’est pas encore finie.
Y aura t-il un ETF Trump au comptant aux USA ?
Si l’ETF voyait le jour, il ouvrirait une porte d’entrée massive pour les investisseurs institutionnels et les particuliers qui ne veulent pas se frotter directement aux exchanges de cryptos. Il offrirait une voie « sûre » et réglementée vers un actif par essence risqué et volatil.
D’un côté, cela légitimerait encore plus le secteur. De l’autre, cela rendrait les memecoins, qui ont perdu 70% de leur valeur depuis leur lancement, accessibles à tout le monde. La blague pourrait alors devenir une affaire très sérieuse.

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