Une guerre qui dure. Depuis 2014, le Yémen est en proie à une guerre civile entre le gouvernement et le groupe Houthi et en plus de ce conflit armé, le pays doit faire face à des sanctions économiques de la part des États-Unis. Alors que le pays est en plein chaos, les citoyens se tournent de plus en plus vers la crypto. Pourquoi ? Parce que ça marche.
- Depuis 2014, le Yémen est plongé dans une guerre civile exacerbée par les sanctions économiques américaines.
- Face à ces difficultés, les Yéménites se tournent massivement vers les cryptomonnaies, en particulier les plateformes DeFi, pour contourner les restrictions financières.
La crypto comme solution face aux sanctions US
En janvier 2024, l’administration Biden a ajouté les Houthis à la liste des organisations terroristes mondiales et cela a eu pour effet d’augmenter drastiquement les sanctions économiques à l’encontre du pays. De surcroît, le 17 avril dernier, les États-Unis ont sanctionné la Banque Internationale du Yémen, une décision qui n’a fait qu’aggraver la situation économique des habitants du pays.
Face à ces sanctions, les citoyens yéménites sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les cryptomonnaies. Selon un rapport publié par TRM Labs, les citoyens utilisent en effet de plus en plus la finance décentralisée (DeFi) pour pallier la défaillance des services financiers traditionnels.
Ainsi, les plateformes DeFi représentent actuellement 63 % du trafic web lié aux cryptomonnaies au Yémen alors que les exchanges centralisés ne représentent que 18 % du trafic.
Selon TRM Labs, cette tendance pourrait s’accentuer avec l’augmentation des sanctions américaines, car les cryptomonnaies permettent aux citoyens de réaliser des transactions sans intermédiaire, ce qui est particulièrement utile dans un pays où les institutions bancaires locales sont inaccessibles, peu fiables ou les deux.
Les Houthis utilisent aussi Bitcoin & Co
Évidemment, les citoyens sans histoire ne sont pas les seuls à utiliser Bitcoin & Co. Ainsi, selon TRM Labs, les groupes armés Houthis ont également recours à la crypto pour contourner les sanctions internationales. Ces derniers les utiliseraient notamment pour financer leurs activités militaires et pour acheter des équipements sur le marché noir.
Toutefois, il est important de noter que l’utilisation de cryptos par les Houthis reste relativement limitée. TRM Labs estime ainsi que les transactions en cryptomonnaies ne représentent qu’une petite partie des fonds utilisés par le groupe classé comme terroriste par Washington et ses alliés.
De son côté, l’Iran, principal soutien des Houthis, a aussi recours aux cryptomonnaies pour contourner les mêmes sanctions internationales. Toujours selon ce rapport, le régime des mollahs utiliserait les cryptos pour financer ses activités militaires.
Mais au-delà des autorités et de leurs projets politico-militaires, c’est surtout une population désœuvrée qui se tourne par défaut vers Bitcoin et les stablecoins. Dans une économie en ruine et avec une monnaie qui perd chaque jour de sa valeur, à Téhéran comme à Sanaa, protéger son patrimoine et ses économies devient urgent pour une large partie des gens qui utilisent la crypto par nécessité. Parce que c’est un outil financier qui marche, tout simplement.
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