Plus vraiment une priorité. Les cryptomonnaies émises par les États, appelées monnaies numériques de banques centrales (MNBC ou CBDC en anglais), ne font plus l’unanimité. Même au sein des banquiers centraux, ces projets de versions numériques de leurs monnaies fiduciaires semblent de moins en moins séduire. En tout cas, ils prennent du retard.
- Les monnaies numériques de banques centrales ont perdu en popularité, avec seulement 18% des banques centrales prêtes à en émettre une aujourd’hui.
- Des préoccupations concernant la réglementation et la gouvernance, ainsi que des défis économiques, ont retardé les projets de MNBC pour près d’un tiers des banques centrales.
Les MNBC ne sont pas une priorité pour 31% des banques centrales
Le think tank Official Monetary and Financial Institutions Forum (OMFIF) a mené une enquête auprès de 34 banques centrales sur leurs projets de MNBC. Les résultats ont été publiés ce 11 février 2025. Et il paraîtrait que les cryptomonnaies d’État soient de moins en moins populaires, car si en 2022, 38% des banques centrales étaient enclines à en émettre une alors qu’elles ne sont plus que 18% aujourd’hui.
De plus, même parmi celles qui ont un projet de MNBC en cours, près d’un tiers (31%) ont retardé leur calendrier de mise en œuvre. Les raisons principales de ces retards sont des « préoccupations concernant les cadres réglementaires et de gouvernance », ainsi que des « défis économiques imprévus » qui ont pris le pas sur le travail sur les MNBC :
« L’établissement d’une législation dépend également en partie de la volonté politique, plutôt que de la capacité technique de la banque centrale ou de sa décision en matière de politique. »
Rapport de l’Official Monetary and Financial Institutions Forum – Source : omfif.org

La monnaie numérique de banque centrale inquiète de plus en plus sur la vie privée
Si les problèmes techniques ne sont plus un obstacle majeur pour la plupart des banques centrales, une seule a cité des défis techniques liés particulièrement à la confidentialité des utilisateurs comme raison de son retard.
La confidentialité est en effet une question de plus en plus controversée, en raison des quantités massives de données personnelles collectées, stockées et analysées dans le cadre du fonctionnement de ces monnaies numériques de banques centrales.
Bien que la majorité des banques centrales interrogées par l’OMFIF prévoient toujours d’émettre une MNBC dans les 10 prochaines années, la part de celles qui y sont moins enclines a augmenté de 15% par rapport à 2022.
L’interdiction des MNBC aux États-Unis par Donald Trump a peut-être aussi un peu refroidi les ardeurs des autres pays. Même si, comme le Canada ou notre chère Union européenne, d’autres semblent vouloir continuer leurs projets de cryptos d’État malgré tout.

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