La blockchain au service du peuple. La Bolivie continue son aventure crypto avec un nouveau président fraichement élu qui prendra ses fonctions le 8 novembre prochain. Rodrigo Paz envisage ainsi d’utiliser les technologies blockchain pour gérer les marchés publics et lutter contre la corruption dans le pays. Cette initiative s’inscrit dans un contexte économique difficile marqué par des pénuries de carburant et une rareté du dollar américain.
- La Bolivie, sous l’impulsion de son nouveau président Rodrigo Paz, a envisagé l’utilisation de la blockchain pour réformer la gestion des marchés publics et combattre la corruption.
- Un programme officiel a prévu la création d’un fonds de stabilisation des changes intégrant les cryptomonnaies, visant à stabiliser la monnaie nationale et financer les importations essentielles.
Blockchain et contrats intelligents : une solution contre la corruption ?
Selon le programme officiel du Parti Démocrate Chrétien, la blockchain et les contrats intelligents seront donc utilisés dans les marchés publics pour automatiser certains processus et réduire la corruption. Cette technologie pourrait ainsi éliminer la « discrétion dans les achats de l’État », un domaine souvent sujet aux malversations.
En outre, le programme prévoit la création d’un fonds de stabilisation des changes qui inclura les cryptomonnaies. Ce fonds, destiné à « stabiliser la monnaie et à financer les importations essentielles », permettra aux citoyens de déclarer leurs actifs numériques. Une mesure qui élargit la base taxable du gouvernement tout en offrant une alternative aux réserves traditionnelles en devises.
Bien que Rodrigo Paz ne soit pas un fervent défenseur du Bitcoin, il reconnaît cependant le potentiel des cryptomonnaies comme outil anti-corruption et moyen de stabilisation économique. Il ne s’agit pas ici d’adopter le BTC au niveau national, mais plutôt d’intégrer les actifs numériques dans une stratégie plus large de modernisation économique.
Une politique crypto-pragmatique en Bolivie
Cette approche pragmatique reflète une volonté de tirer profit des avantages de la blockchain sans pour autant basculer entièrement vers une économie basée sur les cryptomonnaies. D’ailleurs, la Bolivie a déjà fait des pas significatifs vers l’adoption des cryptomonnaies.
En juin 2024, la Banque centrale de Bolivie a ainsi levé l’interdiction des transactions en cryptomonnaies, autorisant les canaux électroniques réglementés. Depuis, le volume des échanges d’actifs numériques a doublé, témoignant d’un intérêt croissant pour ces nouvelles formes de monnaie.
Plus récemment, en octobre 2024, la Banco Bisa a lancé la garde d’USDT pour les institutions, marquant une première parmi les banques boliviennes. Même l’entreprise pétrolière d’État YPFB a exploré l’utilisation des cryptomonnaies pour les importations d’énergie, alors que Toyota et Yamaha ont annoncé officiellement accepter l’USDT pour les transactions.
Avec un volume mensuel de transactions en cryptomonnaies atteignant 46,8 millions de dollars en juin 2025, la Bolivie se positionne comme un acteur émergent dans le paysage crypto mondial. L’initiative de Rodrigo Paz pourrait bien accélérer cette tendance, tout en offrant une solution innovante aux défis économiques et politiques du pays.
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