En août dernier, Pavel Durov, le fondateur de Telegram, est arrêté en France. Celui-ci faisait l’objet d’une enquête concernant les activités illicites qui pouvait être menée sur sa plateforme. Toutefois, il a finalement été autorisé à quitter le territoire au mois de mars suite à la suspension de son contrôle judiciaire. Malheureusement, face à un retour en force du préfet de Police de Paris, Durov envisage de tout bonnement retirer Telegram du marché français.
- Pavel Durov, fondateur de Telegram, a été libéré en France mais envisage de retirer la plateforme du marché français suite à des pressions sur le chiffrement.
- Le gouvernement français a tenté de légiférer pour forcer l’insertion de backdoors dans les applications de messagerie chiffrées, ce qui a suscité une indignation généralisée et a été finalement retiré.
La France ne veut pas du chiffrement
En parallèle de l’arrestation de Pavel Durov, le gouvernement français a tenté de faire passer une loi des plus liberticides.
En effet, dans le cadre de la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic, un article, le 8ter, faisait grincer des dents. Ainsi, celui-ci proposait de forcer les applications de messagerie chiffrées à insérer des backdoors dans leur code afin que les forces de police puissent accéder aux conversations.
Sans grande surprise, cela a engendré une vague d’indignations aussi bien de la part de certains parlementaires que d’associations qui œuvrent pour la protection de la vie privée.
Initialement approuvé par le Sénat, l’article 8ter a finalement été retiré du projet de loi par les députés en commission des lois.

Toutefois, cette affaire ne semble pas pour autant close.
Telegram préfère quitter la France que d’aller contre la liberté
La semaine dernière, le Préfet de Police de Paris a relancé le « débat » en déclarant qu’il serait nécessaire de pouvoir accéder aux transactions chiffrées.
« J’espère qu’à travers cette affaire, on va progresser et mieux comprendre pourquoi les services de renseignements et les services de police judiciaire veulent pouvoir accéder […] aux communications cryptées de ces chaînes. À un moment ou un autre, il faudra qu’on y vienne. »
Une situation qui ne semble pas plaire à Pavel Durov. En effet, celui-ci a publié un thread sur X, relayant la nouvelle prise de position du préfet de Paris.
Une fois de plus, Durov explique qu’une porte dérobée serait des plus dangereuse, car il est impossible d’assurer qu’elle ne sera utilisée que par la Police.
« Parce qu’il est techniquement impossible de garantir que seule la police peut accéder à une porte dérobée. Une fois introduite, une porte dérobée peut être exploitée par d’autres parties, qu’il s’agisse d’agents étrangers ou de pirates informatiques. Par conséquent, les messages privés de tous les citoyens respectueux de la loi peuvent être compromis. »
Ainsi, face à la menace réglementaire française, Durov préfère tout bonnement quitter le marché français, plutôt que d’introduire une back door.
« C’est pourquoi, comme je l’ai déjà dit, Telegram préfère se retirer d’un marché plutôt que de miner le chiffrement avec des portes dérobées et de violer les droits de l’homme fondamentaux. Contrairement à certains de nos concurrents, nous n’échangeons pas la vie privée contre des parts de marché. »
Une position qu’il avait déjà tenue en décembre dernier, où il s’était déclaré prêt à quitter les marchés « incompatibles ».

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