« C’est pas moi, c’est eux ! » Alors que le fondateur de FTX purge une peine de 25 ans de prison, il continue de clamer son innocence et de rejeter la faute sur les autres. Dans un document publié récemment, Sam Bankman-Fried affirme que FTX et Alameda Research n’étaient pas insolvables et que les fonds des clients auraient pu être remboursés si l’équipe de gestion de la faillite n’avait pas, selon lui, « anéanti » l’entreprise. Il accuse également les avocats de la faillite et le nouveau PDG, John J. Ray III, d’avoir pris le contrôle de l’entreprise et de l’avoir dirigée vers une procédure de faillite inutile. La parole est (encore) à la défense.
- Sam Bankman-Fried a continué de clamer son innocence en rejetant la responsabilité de la faillite de FTX sur d’autres parties, malgré sa condamnation à 25 ans de prison.
- Il a affirmé que FTX et Alameda Research n’étaient pas insolvables et a accusé l’équipe de gestion de la faillite et le nouveau PDG d’avoir inutilement précipité l’entreprise vers la faillite.
SBF contre John J. Ray III : qui est responsable de la chute de FTX ?
Sam Bankman-Fried assure donc dans un message relayé sur les réseaux sociaux que FTX et Alameda Research n’étaient pas insolvables et que les fonds des clients auraient pu être remboursés si l’équipe de gestion de la faillite n’avait pas, selon lui, « anéanti » [decimate] l’entreprise. Dans un document de 15 pages, SBF soutient que FTX est entré dans la crise de liquidité de novembre 2022 avec 25 milliards de dollars d’actifs et 16 milliards de dollars de fonds propres, ce qui était plus que suffisant pour couvrir les 8 milliards de dollars de demandes de retrait des clients.
SBF avait déjà tenté de faire valoir cet argument lors de son procès, bien qu’il ait été empêché de présenter des preuves à l’appui de sa prétention que FTX et le fonds spéculatif Alameda étaient solvables. Voici la version de l’ex Mozart de la crypto :
« La crise à laquelle FTX a été confrontée en novembre 2022 était une crise de liquidité, c’est-à-dire une pénurie soudaine de liquidités. Elle aurait pu être résolue avant la fin du mois, c’est-à-dire jusqu’à ce que l’avocat externe de FTX prenne le contrôle de la société. »
SBF sur la fin de FTX – Source : Document intitulé Where did the money go ?
Dans ce nouveau document, M. Bankman-Fried accuse les avocats de la faillite et le nouveau PDG John J. Ray III d’avoir pris le contrôle de l’entreprise et de l’avoir dirigée vers une procédure de faillite inutile, ce qui, selon lui, a retardé les remboursements et réduit considérablement le montant.
Le document affirme que les avocats de la faillite étaient « fortement incités » à déposer le bilan et ont présenté à tort l’entreprise comme « désespérément insolvable » et comme un « feu de benne à ordures », tout en ignorant les dossiers de l’entreprise et en sous-estimant ses actifs.
La chute de FTX : une crise de liquidité ou une mauvaise gestion ?
Il assure que les débiteurs ont payé près de 1 milliard de dollars en honoraires à des consultants, qu’ils ont jeté 7 milliards de dollars en FTT (le jeton natif de FTX) et qu’ils ont vendu des actifs en dessous de leur valeur marchande, ce qui, selon le document, aurait pu être économisé pour être distribué aux parties prenantes.
« Aujourd’hui, ces actifs ainsi que les capitaux propres de FTX détenus par Alameda vaudraient environ 136 milliards de dollars – si les débiteurs n’avaient pas anéanti l’entreprise »
SBF sur la fin de FTX – Source : Document intitulé Where did the money go ?
La chute de FTX en 2022 reste l’un des plus grands scandales de la cryptomonnaie. Les preuves présentées au tribunal ont montré qu’Alameda avait reçu une exemption « secrète » de risque de FTX, lui permettant d’emprunter des fonds illimités des clients sans garantie. Cela a permis à Alameda de prendre des positions risquées, y compris des avoirs importants du jeton natif de FTX, le FTT, qui ont artificiellement gonflé son bilan.
Lorsque les opérations de la porte dérobée ont été révélées, un bank run massive a forcé FTX à arrêter les paiements, exposant un déficit de 8 milliards de dollars. L’effondrement a déclenché une crise de liquidité plus large dans l’industrie, effaçant finalement environ 200 milliards de dollars de capitalisation boursière du marché de la cryptomonnaie.
Les déclarations de SBF ne font pas le poids face aux preuves présentées pendant le procès
Un mois après le dépôt de bilan de novembre, Bankman-Fried a été arrêté aux Bahamas. En novembre 2023, il a été reconnu coupable de multiples chefs d’accusation de fraude et de complot pour avoir volé des milliards de dollars de fonds de clients de FTX. Il purge donc actuellement une peine de 25 ans de prison et fait appel de la condamnation.
Sam Bankman-Fried et sa famille ont affirmé à plusieurs reprises que le cofondateur de FTX avait été condamné à tort et demandent la clémence du président Donald Trump, qui a gracié le créateur de Silk Road, Ross Ulbricht, et le cofondateur de Binance, Changpeng Zhao.
Plus tôt ce mois-ci, Bankman-Fried a même écrit dans un message sur la plateforme de médias sociaux GETTR que son arrestation était motivée politiquement par l’administration Biden après qu’il a déplacé ses dons politiques vers les républicains.
Sam Bankman-Fried continue de se défendre en affirmant que FTX et Alameda n’étaient pas insolvables et que la gestion de la faillite a aggravé la situation. Cependant, les preuves présentées au tribunal montrent une autre réalité, celle d’une entreprise qui a pris des risques inconsidérés avec les fonds de ses clients. L’ennemi public numéro 1 de la crypto aura une nouvelle chance de s’expliquer devant la justice à partir du 4 novembre prochain, date du début de son procès en appel. On peut donc imaginer que le document publié ces dernières heures est une façon pour lui de préparer le terrain et de commencer à poser les bases de sa stratégie judiciaire. On suivra tout ceci de près dans notre nouveau fil d’actualité, of course !
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