Le malentendu aurait pu prêter à sourire s’il n’avait pas viré à la terreur. Quentin C., un jeune barbier belge de 21 ans, a été enlevé à Londres par un gang persuadé d’avoir mis la main sur un magnat des cryptomonnaies. Le mobile ? Une rumeur lancée sur les réseaux sociaux, une fausse identité crypto, et un appât soigneusement tendu par une jeune femme.
- Quentin C., un jeune barbier belge, a été attiré dans un piège à Londres sous le prétexte d’une rencontre glamour.
- Victime de chantage par un gang croyant à tort à sa richesse en cryptomonnaie, il a vécu une expérience traumatisante avant d’être libéré.
Milliardaire … mais que sur TikTok
Quentin C. est connu en Belgique pour ses talents de coiffeur auprès de plusieurs joueurs professionnels. Sur TikTok et Instagram, il affiche un mode de vie flamboyant et laisse entendre qu’il investit dans les cryptomonnaies. Ce détail, anodin en apparence, attire l’attention de Davina Raaymakers, 20 ans, également belge.
Après plusieurs échanges en ligne, elle l’invite à passer un week-end à Londres. Elle se présente comme issue d’une famille aisée, possédant plusieurs appartements à l’étranger. Quentin accepte. Ils se rencontrent à Bruxelles, et le 5 mai 2024, il prend le train vers la capitale britannique, comme l’explique Le Times.
Une séquestration sous menace
À son arrivée, Davina lui explique que l’appartement prévu n’est plus disponible. Elle le conduit à un logement Airbnb dans le quartier de Shepherd’s Bush. À peine entré, il est violemment attaqué. 4 hommes le menacent avec une machette et un couteau, le frappent et l’intimident pendant près de neuf heures.
Les ravisseurs — dont le petit ami de Davina, Adlan Haji, 28 ans — sont persuadés que Quentin détient une fortune en cryptomonnaies. Ils lui réclament 500 000 livres sterling. Mais la réalité est tout autre : son portefeuille crypto contient exactement 6,71 livres. Après négociation, le groupe extorque 2 000 livres depuis son compte courant.
Contraint de téléphoner à un ami en Belgique, Quentin espère obtenir de l’aide. L’ami contacte la police belge, qui prévient Scotland Yard.
Le lendemain matin, les kidnappeurs le déposent à la gare de St Pancras. Ils lui rendent son passeport et son téléphone. La police britannique l’attend sur place. Quentin les guide jusqu’au logement, que le groupe avait tenté de nettoyer avec de l’eau de javel. L’appartement est identifié comme une location Airbnb.
L’enquête permet de remonter jusqu’aux auteurs grâce aux données de localisation et aux réservations. Quatre personnes sont mises en cause : Davina Raaymakers, Adlan Haji, Alexander Khalil, 30 ans, et Omar Sharif, 24 ans. Tous résident à Londres et sont sans emploi.
Un traumatisme durable
Lors du procès devant la cour d’Isleworth, Quentin a déclaré souffrir de stress post-traumatique, de troubles du sommeil et de méfiance aiguë envers autrui. Omar Sharif, l’un des ravisseurs, a même quitté les lieux avant la fin de la séquestration, car il était soumis à un couvre-feu de son bracelet électronique à 20 heures.
Les quatre accusés ont plaidé coupables de chantage. Ils seront condamnés dans les semaines à venir. La juge Nicola Shannon a d’ores et déjà annoncé qu’ils encouraient de longues peines de prison.
Une affaire qui rappelle les dérives possibles des identités numériques et des réseaux sociaux, où le vernis d’un prétendu succès peut, parfois, devenir une cible bien réelle.
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