En pleine campagne présidentielle, quelques semaines seulement après avoir échappé à une tentative d’assassinat, Donald Trump a surpris tout le monde en annonçant officiellement le lancement de World Liberty Financial (WLFI).
Lui qui, quelques années plus tôt, qualifiait le Bitcoin de « scam », se positionne désormais au centre de l’univers crypto. Le projet, porté par la famille Trump, promet de relier la finance traditionnelle à la blockchain. Pour ses défenseurs, c’est une passerelle inédite vers l’adoption de masse. Pour ses détracteurs, c’est un conflit d’intérêts gigantesque emballé dans un livre blanc. Mettons la balle au centre et faisons le point.
- Donald Trump a surpris en lançant officiellement World Liberty Financial, s’insérant ainsi dans le monde des cryptomonnaies qu’il avait autrefois critiqué.
- Le projet, bien qu’ambitieux, a soulevé des controverses majeures autour de conflits d’intérêts et de gestion des fonds, laissant planer le doute sur sa viabilité.
Le projet WLFI et ses controverses
Le projet repose sur trois piliers :
- un token de gouvernance (WLFI),
- un stablecoin adossé au dollar (USD1)
- une application décentralisée.
Un attirail dont le but est de concurrencer les poids lourds comme Tether ou Circle. Dès son lancement, le token a attiré l’attention avec plus de trois milliards de dollars de volume en 24 heures. Cependant, son prix initial de 40 centimes a rapidement corrigé pour atteindre les 20 centimes, se hissant à la 27ème place de Coinmarketcap.
L’analyse du projet révèle quelques signaux troublants. La famille Trump, à travers l’entité DT Marks DeFi LLC, détient 22,5 milliards de jetons, soit plus de 22% de l’offre totale. Pire encore, une clause contractuelle stipule que 75% des revenus générés par les ventes de tokens reviennent directement à leur structure familiale. La majeure partie des fonds levés, plus de 400 millions de dollars, ne sert pas au développement du protocole, mais est captée comme revenus privés.
Un simple « cash grab » ?
Le contraste est frappant : juridiquement, la famille Trump n’a aucune responsabilité si le projet s’effondre, c’est écrit noir sur blanc sur leur site. C’est ce qui fait dire à de nombreux analystes qu’il s’agit d’un simple « cash grab » maquillé en protocole décentralisé.
Le projet a d’ailleurs essuyé de nombreuses critiques de la part du secteur, notamment en raison de vulnérabilités techniques, de l’absence d’audits indépendants et de la tokenomique déséquilibrée.
Des figures politiques comme Elizabeth Warren ont dénoncé un conflit d’intérêts flagrant, pointant du doigt l’investissement massif d’un fonds d’Abu Dhabi en USD1 comme exemple de collusio.
Le lancement de ce projet, adossé directement à un homme d’État, brouille volontairement les frontières entre politique, finance et innovation. S’il parvient à livrer ses produits et à trouver une adoption réelle, il pourrait se consolider. Dans le cas contraire, il restera une bulle médiatique de plus dans l’histoire de la DeFi.
Pour une analyse complète et un débriefing de ce projet atypique, regardez la vidéo. Elle vous donnera les clés pour comprendre les enjeux qui se cachent derrière le projet DeFi de la famille Trump.

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