Nigéria vs Binance. Le rapport de force continu entre le gouvernement nigérian et la plateforme Binance. Une affaire au sujet de laquelle les responsables locaux de l’exchange avaient commencé par montrer une certaine volonté de collaborer. Mais, face à la pression persistante et au respect plus que douteux de leurs droits, ces derniers commencent à changer de ton. Résultat : l’un d’entre eux s’est tout simplement évadé de leur « maison d’hôtes », pourtant sous haute surveillance. Et le second vient de porter officiellement plainte contre le gouvernement et ses pratiques jugées illégales.
Le ton monte entre Binance et le Nigéria
Le ton monte au Nigéria, dans le cadre de la procédure intentée contre la plateforme Binance. Une affaire au sujet de laquelle il reste difficile de démêler les tenants et aboutissants. En particulier car les éléments retenus à charge semblent disproportionnés… mais la perspective d’une amende très probable.
Car la plateforme Binance – et d’autres exchanges locaux – sont tout simplement accusés d’avoir déstabilisé le cours de la monnaie locale (Naira). Cela alors même qu’elle s’effondre depuis plus d’une année, suite à la gestion calamiteuse de la banque centrale locale dans le cadre de son projet de monnaie numérique de banque centrale (MNBC).
La MNBC eNaira du Nigéria s’est imposée comme un véritable fiasco
Toutefois, deux responsables de Binance ont été enfermés dans une « maison d’hôtes » qui n’en a que le nom. Un logement surveillé par la sécurité nationale, dont l’un des deux hommes a réussi à s’échapper durant le week-end dernier. Mais de toute manière, le délai légal de détention fixé à deux semaines était déjà écoulé.
« Nous avons été informés que Nadeem n’est plus détenu au Nigeria. Notre priorité reste la sécurité de nos employés et nous travaillons en collaboration avec les autorités nigérianes pour résoudre rapidement ce problème. »
Un responsable porte plainte contre le gouvernement
Pendant ce temps, le second responsable de la plateforme Binance s’impatiente. D’autant plus qu’il a été dépossédé de son passeport. Cela dans le cadre d’une accusation de fraude fiscale dont la procédure flirte avec le non-respect des lois locales.
C’est la raison pour laquelle le dirigeant de Binance au Nigéria, Tigran Gambaryan, vient de déposer une plaine officielle contre le conseiller à la sécurité nationale du Nigeria et la Commission des crimes économiques et financiers du pays. En cause : une violation de ses droits humains fondamentaux.
En effet, comme le rapporte le média local Punch, le responsable de Binance exige d’être libéré au plus vite et de récupérer son passeport. Mais également d’être protégé par une ordonnance officielle interdisant à ces structures gouvernementales de le détenir davantage.
Le dernier responsable de Binance détenu au Nigéria sera-t-il bientôt libéré ? Tout dépend de la stratégie menée par le gouvernement dans cette affaire. Car même si la première amende évoquée de 10 milliards de dollars semble désormais enterrée, rien ne laisse imaginer que la pression soit partie pour retomber aussi facilement.
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